« chants de vagues et de lune » : lieder de Brahms
Partez sur un chemin d'histoires, de tableaux, de paysages reflets de l’âme, au fil de lieder de Brahms.
Un choix de lieder amoureusement élus, chéris, assemblés, parmi les centaines que Brahms a écrits.
Des œuvres très diverses : depuis les vagues déferlantes de notes des lieder "maritimes", jusqu'à la sobriété de quelques accords accompagnant des chants populaires, les multiples facettes de l'œuvre de Brahms sont représentées. Poèmes d'Eichendorff, Ludwig Tieck, Theodor Storm… et aussi poèmes populaires, anonymes.
« Chants de vagues et de lune » : Brahms a vécu toute sa jeunesse au bord de la mer. Sa musique s'en ressent, ses poèmes en parlent.
Ainsi que de la nuit, des fantômes du passé, des chants d'oiseaux, des rendez-vous secrets d'amoureux à la lune… VAGUES…
Vagues espiègles qui appellent au départ, en bateau, vers des terres lointaines Vagues qui vont, comme le fil des jours, toujours dans le même sens, inexorablement Vagues qui grondent, se soulèvent, écument et puis s'effacent Vagues qui emportent au loin l'amoureux en bateau Vagues qui engloutissent les chagrins trop profonds… LUNE…
Lune fidèle, veille, recueille, les chants de colombes, et les pleurs solitaires Éclaire doucement les ruelles où l'amoureux s'en vient faire sa sérénade Règne en reine sur la ronde mélodieuse des étoiles… |
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Quelques mots sur les lieder de Brahms, en lien avec notre concert :
(Pardon pour les informations déjà connues des spécialistes de la musique, mais cette page s'adresse aussi à des non-spécialistes !)
• BRAHMS ET LA TRADITION POPULAIRE :
Brahms s'est intéressé de très près aux Volkslieder : mélodies populaires, traditionnelles, sans auteur connu, mélodies qui sont à tout le monde, que chacun fredonnait et transformait à sa guise. Il a ainsi mis en musique (c'est-à-dire qu’il a simplement ajouté une partie de piano : il a "harmonisé") de nombreux chants traditionnels, dont la mélodie et les paroles ne sont pas de lui : 49 Deutsche Volkslieder (chants populaires), 14 Volks-Kinderlieder (chants populaires pour enfants) et d'autres encore… 91 "harmonisations" en tout.
On a dit que le chant populaire a été à Brahms ce que le choral luthérien a été à Bach : le germe nourricier par excellence. Après lui, Bartok, Kodaly, Falla, Janácek, Britten suivront cette voie de l'exploration et la collecte des trésors populaires (d'après le Guide de la mélodie et du lied - Brigitte François-Sappey).
L'œuvre vocale de Brahms - comme le reste de sa musique, d'ailleurs - est nourrie des mélodies, rythmes et poèmes populaires.
• Plusieurs des lieder de notre *Concert Conté* sont écrits par Brahms sur des poèmes populaires, traditionnels, dont il n'y a pas d'auteur défini (ce qui n'était pas le cas pour notre concert conté Schumann, dont tous les poètes étaient connus et répertoriés). Ces poèmes populaires sont comme des œuvres collectives : plutôt que de les dire anonymes, sans auteur, on pourrait dire que tout le monde en est l'auteur. Elles sont comme un objet ancien, patiné et pétri par bien des mains. C'est peut-être pour ça qu'elles peuvent toucher bien du monde, traversant les milieux et les époques. Leur poésie est à la fois très simple et très forte.
Les poètes “savants”, comme Josef von Eichendorff, se sont inspirés eux-mêmes du style populaire. Les musiciens aussi : parmi les Volkslieder harmonisés par Brahms se glisse un lied (In Stiller Nacht), dont Brahms a tout écrit lui-même : paroles et musique, mais dans le style populaire. La tradition populaire a ainsi nourri et les poètes et les musiciens “savants”.
On a parfois du mal à distinguer la valeur des poètes qu'on dit “mineurs”, de celle des poètes plus
“reconnus”, parmi ceux que Brahms a mis en musique.
En tout cas, les poèmes traditionnels, ou d'inspiration populaire, souvent dépréciés, sont pour nous parmi les plus beaux. Nous avons voulu les mettre à l’honneur dans ce concert conté : Von ewiger Liebe, Heimkehr, Vor dem Fenster, Mein Schatz ist nicht da… ; ainsi que nos “bis” de concert, dont certains ne sont pas en allemand, mais en dialecte de telle ou telle région d'Allemagne : Die Trauernde, et le Volkslied Die Schwälble ziehet fort.
Ces poèmes traditionnels sont des trésors pour notre concert conté : ils racontent de petites histoires, peignent des tableaux, des portraits, des situations, avec des mots simples, des images lumineuses… Des textes étonnamment proches de nous, bien que marqués par des thèmes du XIXe, mais qui sont en fait plus anciens, qui sont de tous les temps :
L'amoureux qui vole pour rejoindre sa belle, et prie pour que le petit pont qui tangue au-dessus du ravin ne se brise pas, que le ciel ne s'écroule pas, avant qu'il ait rejoint sa chérie.
L'amoureux qui vient faire sérénade à la fenêtre de sa belle, et chante dans les rues en marchant, à la lueur de la lune.
La mal-aimée, qui ne trouve pas d'homme à épouser, alors que toutes les autres filent au rouet pour leur robe de mariée, et que les rires et les chants de gaieté retentissent dans la nuit.
L'amoureux qui raccompagne sa belle à la tombée du soir, le long du bois de saules ; ils parlent de leur amour, plus fort que le fer, plus fort que l'acier, qui durera toujours !
La jeune fille qui regarde la mer, attendant le retour de son amoureux, et que la mer engloutira… (Elle se jettera à la mer, thème connu des chants traditionnels français aussi…)
L'homme qui marche sur la lande, en automne, et se souvient de l'amour et du printemps enfuis…
• BRAHMS NOURRI DE BIEN DES TRADITIONS :
Ce n'est pas la seule tradition populaire dont il s'est nourri, puisqu'il a beaucoup puisé chez les musiciens classiques : Beethoven, Mozart, et pour le lied, dit-on, Weber, Schubert et Mendelssohn - et même chez des compositeurs plus anciens comme Bach, Haendel ou Palestrina - ce qui explique en partie la grande diversité de ses œuvres.
Schumann aurait dit des œuvres de Brahms : "… chacune de ces créations, si différente l'une de l'autre qu'elles paraissaient s'échapper d'autant de sources différentes… ".
• NOTRE CHOIX DE LIEDER :
Cette diversité des œuvres de Brahms se retrouve dans ses œuvres vocales, et le choix de lieder très variés que nous avons fait reflète bien cette richesse : des lieder de styles très différents, du populaire au plus savant, couvrant toutes ses périodes de création, de la jeunesse à la maturité.
Nous avons choisi des raretés, comme les lieder de la toute première jeunesse (opus 3, opus 7), merveilles trop rarement chantées. Mais aussi des “tubes" : quelques lieder très connus, qu'on retrouve sur bien des CD (Alte Liebe, Die Mainacht, Von ewiger Liebe, Sapphische Ode, Meine Liebe ist grün…).
Bien sûr, nos choix de lieder ne sont pas dictés par l'ambition de donner une revue représentative de l'œuvre de Brahms ! mais par des coups de cœur… parmi deux cents lieder (sans compter les fameux Volkslieder harmonisés), nous avons eu le choix ! Et nous nous sommes livrés à une vraie recherche de répertoire, ce qui fait que même pour les mélomanes avertis, notre concert est souvent source de découvertes.
• DRAMATURGIE :
Enfin, ces lieder choisis s'enchaînent selon un certain ordre, qui tient compte de la musique mais aussi des poèmes. La dramaturgie est plus poussée que dans les récitals habituels. Le concert se déroule comme une seule grande histoire.
• BRAHMS ET LA TRADITION POPULAIRE :
Brahms s'est intéressé de très près aux Volkslieder : mélodies populaires, traditionnelles, sans auteur connu, mélodies qui sont à tout le monde, que chacun fredonnait et transformait à sa guise. Il a ainsi mis en musique (c'est-à-dire qu’il a simplement ajouté une partie de piano : il a "harmonisé") de nombreux chants traditionnels, dont la mélodie et les paroles ne sont pas de lui : 49 Deutsche Volkslieder (chants populaires), 14 Volks-Kinderlieder (chants populaires pour enfants) et d'autres encore… 91 "harmonisations" en tout.
On a dit que le chant populaire a été à Brahms ce que le choral luthérien a été à Bach : le germe nourricier par excellence. Après lui, Bartok, Kodaly, Falla, Janácek, Britten suivront cette voie de l'exploration et la collecte des trésors populaires (d'après le Guide de la mélodie et du lied - Brigitte François-Sappey).
L'œuvre vocale de Brahms - comme le reste de sa musique, d'ailleurs - est nourrie des mélodies, rythmes et poèmes populaires.
• Plusieurs des lieder de notre *Concert Conté* sont écrits par Brahms sur des poèmes populaires, traditionnels, dont il n'y a pas d'auteur défini (ce qui n'était pas le cas pour notre concert conté Schumann, dont tous les poètes étaient connus et répertoriés). Ces poèmes populaires sont comme des œuvres collectives : plutôt que de les dire anonymes, sans auteur, on pourrait dire que tout le monde en est l'auteur. Elles sont comme un objet ancien, patiné et pétri par bien des mains. C'est peut-être pour ça qu'elles peuvent toucher bien du monde, traversant les milieux et les époques. Leur poésie est à la fois très simple et très forte.
Les poètes “savants”, comme Josef von Eichendorff, se sont inspirés eux-mêmes du style populaire. Les musiciens aussi : parmi les Volkslieder harmonisés par Brahms se glisse un lied (In Stiller Nacht), dont Brahms a tout écrit lui-même : paroles et musique, mais dans le style populaire. La tradition populaire a ainsi nourri et les poètes et les musiciens “savants”.
On a parfois du mal à distinguer la valeur des poètes qu'on dit “mineurs”, de celle des poètes plus
“reconnus”, parmi ceux que Brahms a mis en musique.
En tout cas, les poèmes traditionnels, ou d'inspiration populaire, souvent dépréciés, sont pour nous parmi les plus beaux. Nous avons voulu les mettre à l’honneur dans ce concert conté : Von ewiger Liebe, Heimkehr, Vor dem Fenster, Mein Schatz ist nicht da… ; ainsi que nos “bis” de concert, dont certains ne sont pas en allemand, mais en dialecte de telle ou telle région d'Allemagne : Die Trauernde, et le Volkslied Die Schwälble ziehet fort.
Ces poèmes traditionnels sont des trésors pour notre concert conté : ils racontent de petites histoires, peignent des tableaux, des portraits, des situations, avec des mots simples, des images lumineuses… Des textes étonnamment proches de nous, bien que marqués par des thèmes du XIXe, mais qui sont en fait plus anciens, qui sont de tous les temps :
L'amoureux qui vole pour rejoindre sa belle, et prie pour que le petit pont qui tangue au-dessus du ravin ne se brise pas, que le ciel ne s'écroule pas, avant qu'il ait rejoint sa chérie.
L'amoureux qui vient faire sérénade à la fenêtre de sa belle, et chante dans les rues en marchant, à la lueur de la lune.
La mal-aimée, qui ne trouve pas d'homme à épouser, alors que toutes les autres filent au rouet pour leur robe de mariée, et que les rires et les chants de gaieté retentissent dans la nuit.
L'amoureux qui raccompagne sa belle à la tombée du soir, le long du bois de saules ; ils parlent de leur amour, plus fort que le fer, plus fort que l'acier, qui durera toujours !
La jeune fille qui regarde la mer, attendant le retour de son amoureux, et que la mer engloutira… (Elle se jettera à la mer, thème connu des chants traditionnels français aussi…)
L'homme qui marche sur la lande, en automne, et se souvient de l'amour et du printemps enfuis…
• BRAHMS NOURRI DE BIEN DES TRADITIONS :
Ce n'est pas la seule tradition populaire dont il s'est nourri, puisqu'il a beaucoup puisé chez les musiciens classiques : Beethoven, Mozart, et pour le lied, dit-on, Weber, Schubert et Mendelssohn - et même chez des compositeurs plus anciens comme Bach, Haendel ou Palestrina - ce qui explique en partie la grande diversité de ses œuvres.
Schumann aurait dit des œuvres de Brahms : "… chacune de ces créations, si différente l'une de l'autre qu'elles paraissaient s'échapper d'autant de sources différentes… ".
• NOTRE CHOIX DE LIEDER :
Cette diversité des œuvres de Brahms se retrouve dans ses œuvres vocales, et le choix de lieder très variés que nous avons fait reflète bien cette richesse : des lieder de styles très différents, du populaire au plus savant, couvrant toutes ses périodes de création, de la jeunesse à la maturité.
Nous avons choisi des raretés, comme les lieder de la toute première jeunesse (opus 3, opus 7), merveilles trop rarement chantées. Mais aussi des “tubes" : quelques lieder très connus, qu'on retrouve sur bien des CD (Alte Liebe, Die Mainacht, Von ewiger Liebe, Sapphische Ode, Meine Liebe ist grün…).
Bien sûr, nos choix de lieder ne sont pas dictés par l'ambition de donner une revue représentative de l'œuvre de Brahms ! mais par des coups de cœur… parmi deux cents lieder (sans compter les fameux Volkslieder harmonisés), nous avons eu le choix ! Et nous nous sommes livrés à une vraie recherche de répertoire, ce qui fait que même pour les mélomanes avertis, notre concert est souvent source de découvertes.
• DRAMATURGIE :
Enfin, ces lieder choisis s'enchaînent selon un certain ordre, qui tient compte de la musique mais aussi des poèmes. La dramaturgie est plus poussée que dans les récitals habituels. Le concert se déroule comme une seule grande histoire.
Dominique Hoff
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Lieder, mélodies, poésie
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